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23-11-2024
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La législation Islamique-Les cultes-Les rites du Hajj (pèlerinage) et de la'Umra (Petit pèlerinage) -Leçon (02) : Règles et conditions du Hajj.
   
 
 
Au Nom d’Allah, Le Tout Miséricordieux, Le Très Miséricordieux  
 

Définition du Hajj :

  Du point de vue linguistique, le terme Hajj signifie l’intention de se diriger vers un endroit important. Quant au sens du Hajj du point de vue de la Charî’a (législation islamique) il signifie la visite d’un lieu particulier, en un temps particulier avec des actes particuliers. L’objectif de la visite consiste en la circumambulation autour de l’honorable Ka’ba et la station à ‘Arafat. Les lieux particuliers sont la Ka’ba et ‘Arafat. Le temps particulier se détermine par la circumambulation à l’aube du jour du sacrifice jusqu’à la fin de la vie et celui de la station à ’Arafat depuis la déclinaison du soleil à la mi-journée du jour de ‘Arafat jusqu’à l’aube du jour du sacrifice. C’est donc la visite d’un lieu particulier, en un temps particulier avec des actes particuliers.

Le rang du Hajj en islam :

 Le Hajj est un des piliers importants de l’islam. Allah l’a institué à celui qui en a les moyens. L’être qui doit s’endetter pour l’accomplir en est dispensé. Allah l’a prescrit à celui qui en a les moyens et qui est occupé à fructifier son argent comme pour lui dire : “Laisse ta maison luxueuse, ton grand commerce et ton rang éminent et viens auprès de Moi.” Le serviteur Lui répond : Labbayk Allahoum labbayk (Me voici, Allah, présent à Ton appel). Allah dit :

« Et c'est un devoir envers Allah pour les gens qui ont les moyens, d'aller faire le pèlerinage de la Maison ».

('Al-`Imrân (La Famille d’Imran) : 97)

« D’après Ibn ‘Omar (qu'Allah soit satisfait d’eux), le Messager d’Allah (bénédictions et paix d'Allah sur lui) a dit : “L'Islam est fondé sur cinq (piliers) : l'attestation qu'il n'y a pas de divinité à part Allah et que Mohammad est Son messager, l'accomplissement de la Sâlat prescrite, l'acquittement de la Zakât, le pèlerinage et le jeûne du mois de Ramadan”. »

(Rapporté par Al-Boukhari)

 Le Hajj est une obligation individuelle, car vous savez tous qu’il y a des obligations communautaires qui, accomplies par quelques individus en dispensent les autres, à l’exemple la prière des funérailles. 
 Le Hajj est donc une obligation individuelle à accomplir une fois dans la vie à celui qui dispose des moyens, celui qui le nie apostasie et celui qui le néglige sera accusé de débauche, d’après ce hadith d’Al-Aqra’ Ibn Hâbes :

«Ibn ‘Abbas a dit : “Le Messager d’Allah nous  a sermonnés et a dit : 

“Ô vous les gens, le Hajj vous a été prescrit.” 
Al-Aqra' Ibn Hâbes demanda : “Ô Messager d'Allah devons-nous l’accomplir tous les ans ? Il lui répondit : 
“Si je le dis, le Hajj deviendra obligatoire, et s’il devient obligatoire vous ne pourrez vous y conformer, ou vous ne pourrez le souffrir. Une seule fois (dans la vie) et celui qui en fait davantage, accomplira une œuvre surérogatoire ».

(Rapporté par Ahmad)

 Les Ulémas musulmans se sont prononcés à l’unanimité en faveur de l’accomplissement immédiat du Hajj dès qu’on en a la possibilité. La preuve en est ce hadith :

« Le Messager d’Allah (bénédictions et paix d'Allah sur lui) dit : “Accomplissez le Hajj aussi vite que possible, allusion à l’obligation, parce qu’aucun de vous ne sait ce qui peut lui arriver.” »

(Rapporté par Ahmad)

L’obligation du Hajj a été même confirmée dans le Noble Coran :

« La première Maison qui ait été édifiée pour les gens, c'est bien celle de Bakka (la Mecque) bénie et une bonne direction pour l'univers ».

('Al-`Imrân (La Famille d’Imran) : 96)

 ET encore :

« Et fais aux gens une annonce pour le Hajj. Ils viendront vers toi, à pied, et aussi sur toute monture, venant de tout chemin éloigné »

(AL-HAJJ (Le Pèlerinage) : 27)

 Il n’y a que celui qui a goûté et accompli cette obligation avec sincérité et loyauté pour comprendre le sens de ces versets.

 Le troisième verset au sujet du Hajj dit :

«Et accomplissez pour Allah le pèlerinage et la 'Umra. »

(Al-Baqara (La Vache) : 196)

 Le Hajj a donc été confirmé dans le Coran et comme nous le savons le texte coranique est formel et révélateur. Ces versets sont une preuve concluante. De plus, le Hajj a été confirmé dans la Sunna (la tradition du Prophète), d’après Abou Houraïra qui a rapporté : 

« Le Messager d’Allah (bénédictions et paix d'Allah sur lui) nous a sermonnés et a dit : 
“Ô vous les gens, le Hajj vous a été prescrit, accomplissez-le.” 
Un homme a demandé : “Ô Messager d'Allah est-ce en chaque année ?” 
Le Prophète (bénédictions et paix d'Allah sur lui) se tut jusqu’à ce que l’homme le répétât trois fois. Ensuite il dit : “Si je dis oui, il deviendra obligatoire et vous ne pourrez le souffrir.” Puis il a repris : 
« Ne me posez pas trop de questions, car les nations qui vous ont précédés ont été perdues en raison de leurs questions excessives et de leurs discordes avec leurs prophètes. Si je vous ordonne d’accomplir un fait quelconque, conformez-vous-y autant que possible et si je vous interdis une chose, abstenez-vous en ».

(Rapporté par Mouslim)

 Il deviendra obligatoire, c’est-à-dire en chaque année. Le Hajj est donc à accomplir une seule fois dans la vie.
 Il y a toujours une sagesse ultime dans le silence que garde la Charî'a (législation islamique) au sujet de certaines questions. Le Prophète (bénédictions et paix d'Allah sur lui) a dit : 
“Allah vous a recommandé des choses, vous en a interdit d’autres et ne s’est pas prononcé au sujet de certaines.” 
Le silence du Sage Législateur est une commodité aux Musulmans, et ce qu’Il a recommandé n’est pas moins sage que ce qu’Il a tu. La législation est sage en ce qui a été ordonné, interdit ou tu. Allah vous a prescrit le Hajj et le Prophète ne l’a pas délimité, il l’a laissé inconditionné en disant : 
“Si je dis oui, il deviendra obligatoire et vous ne pourrez l’exécuter.” 
Cela dépassera votre force. 
Dans une autre version de ce hadith, lorsqu’on lui demanda : “Ô Messager d'Allah est-ce en chaque année ?” Il répondit : 
“Si je dis oui, il sera obligatoire et vous ne pourrez le faire.” 
Donc le Hajj est à accomplir une fois dans la vie et celui qui en fait davantage accomplira un acte surérogatoire.

 Un autre hadith plus général démontre que le croyant ne doit pas poser beaucoup de questions si le Prophète (bénédictions et paix d'Allah sur lui) s’est tu à propos de certains sujets :

« Le Messager d’Allah (bénédictions et paix d'Allah sur lui) nous a sermonnés et a dit : 
“ô vous les gens, le Hajj vous a été prescrit, accomplissez-le.” 
Un homme a demandé : “Ô Messager d'Allah est-ce en chaque année ?” Le Prophète (bénédictions et paix d'Allah sur lui) se tut jusqu’à ce que l’homme le répétât trois fois. Ensuite il a dit : 
“Si je dis oui, il deviendra obligatoire et vous ne pourrez l’exécuter.” Puis il a ajouté : 
Ne me posez pas trop de questions car les nations qui vous ont précédés ont été perdues en raison de leurs questions excessives et leurs discordes avec leurs prophètes. Si je vous ordonne d’accomplir un fait quelconque, conformez-vous-y autant que possible et si je vous interdis une chose, abstenez-vous en. »

(Rapporté par An-Nissâ’i)

 Ce qui signifie : tant que je me tais à propos d’un point, ne me questionnez pas à son sujet mais si je vous interdis une action, abstenez-vous en. La droiture est absolue et les bonnes actions se font dans la mesure du possible.  Quant aux interdictions, elles doivent être absolument délaissées ou bien un voile entre Allah, exalté et glorifié soit-Il, et le serviteur sera dressé. 
  L’Umma (nation) musulmane s’est prononcée à l’unanimité à ce que le Hajj est un devoir pour celui qui en a la possibilité de même qu’elle s’est prononcée à l’unanimité à propos de la prière, du jeûne et de la zakât. Le Hajj est donc confirmé dans le Coran, dans la Sunna et par le consensus de l’Umma (nation). Le Coran et la Sunna sont les sources originales de la Charî'a (législation islamique), le consensus de la nation et le raisonnement par analogie en sont deux sources subsidiaires.

 J’ai déjà abordé le sujet des bienfaits du Hajj et j’ai dit que c’est une excursion vers Allah, exalté et glorifié soit-Il, car l’âme humaine se débarrasse des préoccupations de ce monde, s’empresse vers Allah, exalté et glorifié soit-Il et s’entraîne pour le voyage vers l’au-delà, le Hajj est donc l’avant dernier voyage. C’est un détachement des masques mensongers dont nous nous faisons illusion entre autres le masque de l’argent. Ce masque tombe lors du Hajj ainsi que celui du rang social et celui des plaisirs dont vous jouissez chez vous.  C’est comme si le Hajj vous redonnait votre vraie valeur. Là-bas, vous vous libérez pour aller vers Allah, exalté et glorifié soit-Il, pour goûter Sa proximité.

 Nous avons longuement parlé de ce sujet du point de vue des bienfaits du Hajj dans une leçon où la question du fiqh (règles des rites) y prédominait. Aujourd’hui, nous parlerons des conditions de son obligation.

 Le Hajj est un devoir individuel qui incombe à tout Musulman et son obligation inclut plusieurs conditions, dont : 
  -    L’islam, au sens qu’il n’est pas obligatoire pour les non musulmans. Si un non musulman riche embrasse l’islam puis s’appauvrit, il ne doit pas accomplir le Hajj, parce que lorsqu’il en avait les moyens il n’avait pas à le faire.
  -    Une autre condition pour l’obligation du Hajj est la santé mentale. L’aliéné n’a pas à l’accomplir parce qu’il ne pourra en comprendre ni les paroles ni les règles. Car si Allah prive quelqu’un de Ses dons, il le dispensera de l’acte obligatoire. 
  -    La maturité est de même une condition parce que l’enfant n’a pas à accomplir le Hajj, cette charge lui sera imposée à la maturité. Si on voit parfois des enfants accompagner leurs parents en portant les habits du pèlerinage, ce ne sera qu’une sorte d’entraînement ou une recherche de bénédiction. 
  -    L’esclave aussi n’a pas à accomplir le Hajj vu qu’il a perdu sa liberté et par analogie le prisonnier. Le Hajj est un rite corporel et financier et l’esclave avec ce qu’il possède est la propriété de son maître.
  Ainsi, si l’enfant accomplit le Hajj avec ses parents, ce rite comptera pour lui comme un acte surérogatoire et, une fois adulte, il devra l’accomplir à nouveau. De même pour l’esclave qui accomplit le Hajj avec son maître, son Hajj compte une œuvre surérogatoire. Mais une fois affranchi, il devra accomplir cette obligation.
  Par ailleurs, les gens qui ont embrassé l’Islam sur le champ de bataille sont tenus de prendre connaissance de l’obligation du Hajj.

  En fait, on distingue trois sortes de pays, des pays musulmans, des pays d’apostasie et des pays ennemis. En pays d’islam, il est requis que chacun sache que le Hajj est un devoir pour celui qui en a la possibilité.   En pays ennemis, si un homme se convertit à l’islam, le Hajj deviendra pour lui une obligation dès qu’il en aura pris connaissance.

 En se basant sur ces idées, je dis : “Le Hajj est obligatoire pour l’esclave qui a retrouvé sa liberté, pour l’enfant qui a atteint l’âge adulte et pour l’aliéné qui a retrouvé la santé mentale.

 Pour celui qui n’a pas les moyens financiers, qui économise un peu d’argent et reçoit l’aide d’autres personnes pour accomplir le Hajj, son œuvre est agréée en tant qu’une obligation et il n’a pas à la recommencer s’il lui arrive de s’enrichir plus tard.

 Une des conditions du Hajj est d’être accompli en son temps spécifique qui tombe au mois de Chawwâl, de Dhoulqi’da et durant les dix premiers jours de Dhul-Hidjah. Celui qui possède de l’argent et le dépense pour ses besoins avant l’arrivée de ces mois, n’a pas à l’accomplir :

«Le pèlerinage a lieu dans des mois connus. Si l'on se décide de l'accomplir, alors point de rapport sexuel, point de perversité, point de dispute pendant le pèlerinage. »

(Al-Baqara (La Vache) : 197)

 Le Hajj doit être accompli en son temps fixé. Celui qui l’accomplit doit connaître son importance et ses conditions qui sont : être musulman, adulte, libre et mentalement sain.
 Outre ces conditions, il y a celle de la possibilité ou de la capacité qui comporte plusieurs éléments : l’état physique, le moyen financier et la sécurité de la route. La possibilité financière sera de pouvoir couvrir les frais de sa propre nourriture durant tout le séjour en plus des frais du retour et des moyens de transport, en plus des dépenses usuelles nécessaires à la famille demeurée dans le pays, et ce, sans excès ni restriction. De nos jours les oulémas disent que celui qui ne possède pas le prix du billet du bateau ou de l’avion et de quoi couvrir toutes ces dépenses est dispensé de l’obligation du Hajj.

 La possibilité physique exige que le pèlerin soit en bonne santé en jouissant de tous ses membres. Celui qui souffre d’une incapacité permanente comme le paralysé, le manchot, le vieillard qui ne peut se tenir sur sa monture, l’aveugle même s’il trouve un guide et le malade d’une maladie incurable ne sont pas obligés d’accomplir le Hajj.

 Quant à la sécurité, celui qui craint d’être tué ou d’être volé en route n’est pas obligé d’accomplir le Hajj l’année en question, mais il devra le faire plus tard lorsque l’occasion lui sera convenable. Les oulémas ont dit : « Ceux qui craignent la mort pour cause d’insécurité sur la route, pour cause de santé, de paralysie, de vieillesse ou de cécité doivent demander dans leur testament que quelqu’un d’autre accomplisse le Hajj à leur place ».
 Concernant le Hajj, nous avons deux genres de conditions, celles de l’obligation et celles de l’exécution.  Si vous possédez l’argent nécessaire pour accomplir le Hajj mais vous n’avez pas la force physique, vous ne serez pas dispensé du devoir mais uniquement de son exécution. Vous devrez alors envoyer quelqu’un d’autre pour le faire à votre place en assumant tous les frais ou demander à un autre dans votre testament de l’accomplir à votre place.

Les conditions de l’exécution du Hajj :

 Premièrement, la bonne santé physique et un corps libéré des maux qui peuvent l’empêcher d’exécuter ce qui est nécessaire pendant le voyage.

 Parmi les empêchements de l’exécution du Hajj, la captivité, la crainte, l’absence d’un moyen de locomotion, la crainte de l’insécurité de la route, le temps de viduité pour la femme divorcée ou veuve.  Cette dernière n’a pas à exécuter le Hajj durant ce temps parce qu’Allah, Exalté soit-Il, le Très Haut, a interdit à cette femme de sortir de sa demeure :

«Ne les faites pas sortir de leurs maisons, et qu'elles n'en sortent pas, à moins qu'elles n'aient commis une turpitude prouvée. Telles sont les lois d'Allah. Quiconque cependant transgresse les lois d'Allah, se fait du tort à lui-même. Tu ne sais pas si d'ici là Allah ne suscitera pas quelque chose de nouveau ! »

(At-Talâq (Le Divorce) : 1)

 La femme ne peut accomplir le Hajj sans être accompagnée d’un “mahram” (un homme qu’il lui est éternellement défendu d’épouser). Remarquez que le mari de sa sœur lui est défendu momentanément tant que sa sœur est en vie, il ne convient donc pas. Nous avons ce hadith d’Ibn ‘Omar, qu’Allah soit satisfait d’eux, qui rapporta que :

« Le Prophète (bénédictions et paix d'Allah sur lui) a dit : “La femme ne peut voyager à une distance de trois jours sans être accompagnée d’un mahram.” »

(Rapporté par Al-Boukhari)

 Cela est une règle pour n’importe quel voyage et pas seulement le Hajj. De nombreux incidents prouvent la sagesse de cette règle. La femme peut voyager accompagnée de son frère avec la permission de son mari qui peut l’empêcher d’accomplir le Hajj surérogatoire non le Hajj obligatoire.

 Définition du mahram: 

  Le mahram est celui qu’il lui est perpétuellement défendu d’épouser, pour cause de parenté, d’allaitement (frère de lait), ou d’alliance par mariage. Cependant les oulémas ont défendu que la femme voyage avec son frère de lait par crainte du mal ; de même, les jurisconsultes ont assuré que le frère ne doit en aucun cas se trouver en tête-à-tête avec sa sœur de lait pour éviter toute corruption éventuelle.

 De retour aux conditions du Hajj, nous disons qu’après les conditions d’obligation et d’exécution, il y a les conditions de l’exactitude de l’exécution qui sont l’islam, la santé mentale et l’entrée en sacralisation. D’après l’école hanafite, l’entrée en sacralisation (l’Ihrâm) est une des conditions du Hajj, car les conditions ne font pas partie des piliers essentiels (les Arkans) mais doivent être accomplies avant le commencement de son exécution. L’entrée en état de sacralisation signifie préciser son intention et prononcer les formules rituelles. Pour le pèlerin c’est pareil à la formulation de l’intention avant la Salât. Le temps de l’exécution de ces conditions est le temps du Hajj et le lieu est le Miqât, (lieu prédéfini par Allah).

Quelques remarques au sujet de l’obligation du Hajj :

  L’incroyant n’a pas à accomplir le pèlerinage, s’il dit par exemple : « la Salât n’est pas obligatoire, ce sont de vieux rites qui ne sont plus adaptés à notre époque », il deviendra mécréant, et si un homme nie une des obligations de l’Islam, ou refuse de les accomplir, il tombera dans l’incroyance.
  Donc, celui qui nie l’obligation du Hajj et pourtant l’exécute à cause de circonstance hors de sa volonté, son pèlerinage n’est pas valable. S’il revient sur ses paroles et croit à l’obligation du Hajj, il devra en accomplir un autre.

 Celui qui accomplit le Hajj avec ses parents alors qu’il est encore jeune, ensuite arrivé à l’âge adulte apostasie, donne un associé à Allah, nie le Jour dernier ou blasphème, doit recommencer un autre Hajj car avec l’apostasie toutes ses bonnes actions ont été anéanties.
  A savoir que celui qui apostasie en associant à Allah, ou en niant le Jour Dernier, ou en niant un ou les piliers de l’Islam comme la Salât, la Zakât ou le Hajj, ou prononce une parole exprimant l’athéisme comme le fait d’injurier la religion, celui-ci ne sera plus considéré comme étant Musulman, il doit se repentir, autrement le contrat de mariage sera aussitôt annulé et ses biens iront au trésor public.

 Le pauvre qui reçoit de l’argent en cadeau ou emprunte d’un autre pour accomplir le Hajj, son pèlerinage est valable.

 Celui qui n’a pas d’argent liquide et possède une deuxième résidence dont il n’a pas grand besoin doit la vendre pour accomplir le Hajj.

 Celui qui a une dette qu’il n’arrive pas à rembourser ne peut partir au Hajj, à moins que son créditeur ne le lui permette.
 

La sentence des oulémas au sujet de l’accomplissement instantané du Hajj ou l’accomplissement tardif :

 Faut-il accomplir le Hajj dans l’immédiat ou peut-on le retarder ? D’après Abou Hanifa et son élève Abou Youssouf, l’imam Malek, Al-Mouzany élève de Ach-Châfé’y, que la miséricorde d’Allah leur soit accordée, le Hajj doit être exécuté dès qu’on en a la possibilité. En le remettant à plus tard sans avoir une excuse valable,  il commet une faute qui ne lui sera pardonnée qu’après l’accomplissement du Hajj.
 Le Hajj doit être exécuté par précaution, aussitôt qu’on en a la possibilité parce qu’il doit être accompli en un moment précis de l’année et la mort peut surprendre l’être n’importe quand durant l’année.

« Le Messager d’Allah (bénédictions et paix d'Allah sur lui) dit : “Accomplissez le Hajj aussi vite que possible, allusion à l’obligation, parce qu’aucun  vous ne sait ce qui peut lui arriver.” »

(Rapporté par Ahmad)

 Cela est propre à l’école d’Abou Hanifa et son élève Abou Youssouf, à l’imam Malek et Al-Mouzany. Quant aux Ach-Chafe’y et son autre élève Abou Youssouf, qu’Allah leur accorde Sa miséricorde, le Hajj peut être retardé puisqu’il ne faut l’accomplir qu’une fois dans la vie. Mais comme l’être peut mourir à tout moment, il est donc préférable qu’il l’accomplisse aussitôt qu’il en a la possibilité, autrement il sera fautif.
De toute façon, il est préférable d’accomplir l’obligation du Hajj le plus tôt possible. 

 Nous abordons à présent l’histoire de Al-Ahnaf Ibn Qaïs At-Tabé’y (deuxième génération après les Compagnons). C’est le début du califat de ‘Omar, qu’Allah soit satisfait de lui. Un groupe de la tribu de Al-Ahnaf Ibn Qaïs, montés sur leurs chevaux, portant des épées effilées, quittent leurs maisons au Ihsâ’ et à Najd et se dirigent vers Bassora pour rejoindre les Musulmans assemblés sous le commandement de ‘Outba Ibn Ghazouân. Ils désirent les rejoindre dans leur bataille contre les Perses, pour parvenir à l’agrément d’Allah et avoir Sa rétribution. Un jeune homme nommé Al-Ahnaf Ibn Qaïs se trouve avec eux.
 Alors qu’ils étaient encore là, ‘Outba Ibn Ghazouân reçut un message du prince des croyants, ‘Omar Ibn Al-Khattâb, qu’Allah soit satisfait de lui, qui lui demandait de lui envoyer dix de ses meilleurs combattants pour avoir des nouvelles de l’armée et prendre leur avis. ‘Outba envoya dix des meilleurs combattants parmi lesquels se trouvait Al-Ahnaf Ibn Qaïs. A leur arrivée à Médine, ‘Omar Ibn Al-Khattâb les reçut et les plaça à côté de lui puis leur demanda ce dont ils avaient besoin, eux et le commun des gens. Ils lui répondirent : “Quant au commun des gens, tu es leur maître, tu es responsable d’eux et nous n’avons pas de relation avec eux. Nous parlerons de nous-mêmes.” ‘Omar leur dit de parler de ce qui les concernait.
 Al-Ahnaf Ibn Qaïs fut le dernier à parler parce qu’il était le plus jeune. Il remercia Allah, Le loua et dit : “Ô prince des croyants, les soldats musulmans qui ont été en Egypte y ont trouvé la verdure et la bonne vie des maisons des pharaons ; ceux qui ont été en Syrie y ont trouvé la richesse, les fruits et les jardins des maisons des Césars, ceux qui ont été en Perse y ont trouvé les fleuves d’eau douce et les jardins luxuriants de Chosroês. Quant aux nôtres qui sont venus à Bassora, ils n’y ont trouvé qu’une terre marécageuse et salée qui ne se dessèche pas et où rien ne pousse, à l’une de ses extrémités se trouve une mer houleuse et à l’autre un désert sec. Améliore leur vie, ô prince des croyants, ordonne de leur creuser un fleuve pour en boire, faire boire leur bétail et arroser leurs plantes, pour se préparer à la lutte pour la cause d’Allah.” ‘Omar le regarda avec admiration et dit en s’adressant aux autres : “Que n’avez-vous fait comme lui ? Par Allah, c’est un seigneur parce que le seigneur est celui qui se met au service de ses sujets. Celui qui est d’un rang supérieur parmi les siens a beaucoup de devoirs à accomplir, il doit servir tous les gens pour être vraiment leur maître.” ‘Omar leur présenta ensuite leurs récompenses et donna à Al-Ahnaf la sienne. Ce dernier lui dit : “Par Allah, prince des croyants, nous n’avons pas traversé tous ces déserts et fait tout ce chemin pour recevoir nos récompenses, je ne désire que ce que j’ai demandé pour mon peuple. Si tu le leur pourvoies, tu te seras acquitté parfaitement.” ‘Omar l’admira encore plus et dit : “Ce jeune homme est le seigneur du peuple de Bassora.”
 Les gens se levèrent pour partir et s’en allèrent camper près de leurs montures. A ce moment ‘Omar promena son regard sur leurs bagages et vit le bout d’un vêtement qui débordait. Il le toucha, vit qu’il était de grande valeur et demanda : “A qui est-ce ?” Al-Ahnaf répondit : “A moi.” --- “A combien l’as-tu payé ?” demanda ‘Omar. --- “Huit Dirham.” répondit Al-Ahnaf. ‘Omar commenta : “Tu aurais pu en acheter un de la valeur d’un Dirham et aider un autre Musulman avec le reste de l’argent.” Il dit ensuite : “Utilisez de votre argent dans ce qui peut vous servir et dépensez le reste en ce qui vous favorisera la paix de l’âme et vous sera bénéficiaire.”

 ‘Omar permit aux gens de partir vers Bassora et garda Al-Ahnaf un an avec lui. ‘Omar avait perçu avec sa perspicacité poussée l’intelligence brillante du jeune homme, son éloquence manifeste, sa grandeur d’âme, son ardeur et la richesse de son esprit. Il voulut le garder près de lui pour le former comme il voulait, et lui faire rencontrer les éminents Compagnons qui allaient lui communiquer leur sagesse et lui faire mieux connaître la religion. Il voulait également le tester de près et connaître ce qu’il avait dans l’esprit avant de lui confier quelques-unes des affaires des Musulmans. ‘Omar craignait les hommes intelligents parce que, devenus bienfaisants, ils emplissent le monde de bien, mais devenus corrompus, ils seront une calamité pour les créatures.
 Après un certain temps, ‘Omar dit à Al-Ahnaf : “Ô Ahnaf, je t’ai éprouvé et je n’ai vu que du bien de ta part. Je vois que tu es bien à l’extérieur et j’espère que tu l’es de même à l’intérieur. Il l’envoya ensuite vers Abou Moussa Al-Ach-’Ary qui dirigeait la guerre contre les Perses et envoya dire à ce dernier : “Rapproche Al-Ahnaf Ibn Qaïs de toi, consulte-le et écoute-le.”

 Al-Ahnaf rejoignit les combattants en guerre contre les Perses et accomplit des actes de bravoures qui ajoutèrent à son crédit. Les gens de sa tribu, les Bani Tamîm le joignirent en ces efforts et combattirent avec courage jusqu’à leur conquête de la ville de Tostar, la perle de la couronne des Chosroês, et que Al-Hourmouzân fut fait prisonnier.
 Al-Hourmouzân était un des plus forts commandants de l’armée perse, des plus ardents et des plus malins. Les conquêtes des Musulmans l’obligèrent à faire la paix avec eux plus d’une fois mais à chaque fois il trahissait le traité. Une fois qu’il pensait être assez fort pour les vaincre, les Musulmans l’encerclèrent et il se réfugia dans un fort en disant : “J’ai avec moi mille flèches et, par Allah, vous n’arriverez jamais à me prendre tant que j’en ai un en main et vous savez que je suis bon tireur. Que gagnerez-vous à m’emprisonner après que j’eusse tué une centaine d’entre vous ?” Ils lui demandèrent : “Et que veux-tu ? --- “Subir la sentence de votre prince ‘Omar et qu’il fasse de moi ce qu’il veut.” dit-il. – “Tu auras cela.” lui répondirent-ils. Il jeta ses flèches par terre, et alla vers eux. Ils l’enchaînèrent et l’envoyèrent à ‘Omar avec les héros de la bataille à la tête desquels se trouvait Anas Ibn Malek le serviteur du Prophète (bénédictions et paix d'Allah sur lui) et Al-Ahnaf Ibn Qaïs l’élève de l’école ‘omarienne. La délégation pressait le pas vers Médine emportant avec elle le cinquième des butins pour le donner au trésor public et pour avoir la sentence de ‘Omar au sujet de ce traitre.
 Lorsque Saladin avait vaincu les Occidentaux, il avait pardonné à tous leurs rois à part un seul qui était traitre et qui tuait les pèlerins musulmans sur la route du pèlerinage.
 Arrivé à Médine, on fit porter à Al-Hourmouzân ses meilleurs habits de soie tissée d’or, avec sur sa tête sa couronne sertie de perles et de pierres précieuses, et sur sa poitrine son sceptre en or sertie de rubis. Il entra à Médine sous cet aspect majestueux. Les gens s’amassèrent autour de lui et regardèrent cet homme étrange avec beaucoup d’admiration.
 La délégation se dirigea vers la maison de ‘Omar où ils ne le trouvèrent pas. Ils s’enquirent à son sujet, on leur répondit qu’il était à la mosquée où ils ne le trouvèrent pas non plus. Et plus ils le cherchaient plus la foule autour d’eux augmentait. Un groupe de jeunes garçons en train de jouer leur demandèrent ce qu’ils faisaient à aller et venir et s’ils cherchaient le prince des croyants. A leur réponse affirmative, ils leur dirent que ‘Omar dormait dans la mosquée dans le coin à droite. Il avait reçu à la mosquée une délégation de Koufa et lorsqu’elle fut partie, il avait mis son burnous sous sa tête par terre et s’était endormi. Le groupe qui accompagnait Al-Hourmouzân se dirigea vers la mosquée et, y trouvant ‘Omar endormi, ils l’attendirent.
Al-Hourmouzân ne connaissait pas l’arabe et ne savait pas que cet homme endormi était le prince des croyants. Il avait entendu les gens parler de sa simplicité et de son ascétisme mais il ne pensait pas que le prince des croyants pouvait s’étendre dans un coin de la mosquée sans gardes ni armes. Il pensait que les gens étaient assis en silence attendant que le prince vienne les guider dans la prière. Mais il remarqua que Al-Ahnaf faisait signe aux gens de se taire en désignant le prince des croyants. Al-Ahnaf savait que ‘Omar ne dormait pas beaucoup, il était tout le temps ou bien en train d’adorer son Seigneur ou bien il était aux soins de son peuple.

 Al-Hourmouzân se tourna vers Al-Moughîra Ibn Chou’ba qui connaissait la langue persane et lui demanda qui était cet homme endormi ? --- “’Omar.” répondit Al-Moughîra. Tout étonné, Al-Hourmouzân demanda : “’Omar ? Où sont ses gardes et son Chambellan ?” --- “Il n’a ni garde ni Chambellan.” répliqua Al-Moughira. --- “Il doit être un prophète.” Dit Al-Hourmouzân. Al-Moughira dit : “Il agit comme les prophètes bien qu’il n’y ait pas de prophète après le Messager d’Allah.”

 Le nombre des gens augmentait et leur bruit réveilla ‘Omar qui s’assit et regarda Al-Hourmouzân avec sa couronne qui brillait sous le soleil. Il le regarda avec attention puis demanda : “Qui est-ce ?” --- “Al-Hourmouzân.” répondit Al-Ahnaf. ‘Omar regarda vers Al-Hourmouzân, vit l’or, la soie et les pierres précieuses qu’il portait et détourna le visage en disant : “Je me réfugie auprès d’Allah du Feu et je demande Son aide contre le monde d’ici-bas, louange à Allah qui a humilié celui-là et ses compagnons devant les Musulmans. Ô vous les Musulmans, tenez fermement à cette religion, suivez les instructions de votre Noble Prophète (bénédictions et paix d'Allah sur lui) et que la vie ne vous leurre pas parce qu’elle est séduisante.”
 Après que ‘Omar ait terminé ses paroles, Al-Ahnaf lui annonça leur victoire et ce qu’ils avaient pris comme butin. Il dit : “Ô prince des croyants, Al-Hourmouzân s’est soumis à nous et demande de subir ta sentence, parle-lui.” ‘Omar dit : “Je ne lui adresserai pas la parole avant que vous ne lui enleviez ces habits, sa couronne et son sceptre et que vous lui faisiez porter un habit décent.

 Ensuite, ‘Omar dit à Hourmouzân : “Ô Hourmouzân, comment as-tu trouvé le résultat de tes traitrises répétées et de ta désobéissance à Allah ?” L’homme répondit avec humiliation : ‘Omar, nous vivions vous et nous dans la Djahiliya (l’époque d’ignorance d’avant l’islam) et Allah n’était ni avec nous ni avec vous et nous avons triomphé de vous. Lorsque vous êtes devenus musulmans, Allah vous a fait triompher. --- “Vous avez triomphé de nous pour les raisons que tu as mentionnées et aussi parce que vous étiez unis et nous étions désunis.” dit ‘Omar. Ensuite il le regarda sévèrement et dit : “Ô Hourmouzân, quelle est ton excuse pour avoir trahi une fois après l’autre les traités signés avec les Musulmans ? ” --- “Je crains que tu ne me tues.” --- “Tu es en sécurité, jusqu’à ce que tu m’informes de la vérité.” dit ‘Omar. Al-Hourmouzân se calma un peu et dit : “J’ai soif.” On lui apporta de l’eau dans un récipient rudimentaire et il dit : “Si je dois mourir de soif, je ne boirai pas dans un tel récipient.”  ‘Omar ordonna de lui apporter de l’eau dans le récipient qui lui convenait. La main de Al-Hourmouzân trembla en prenant l’eau et ‘Omar lui demanda ce qui lui arrivait. Il répondit : “J’ai peur que tu ne me tues pendant que je bois.” ‘Omar lui répondit : “Tu es en sécurité jusqu’à ce que tu finisses de boire.” Al-Hourmouzân laissa tomber le récipient de sa main et ‘Omar donna l’ordre de lui apporter de l’eau de nouveau et de ne pas le tuer pendant qu’il buvait. Al-Hourmouzân dit : “Je n’ai pas besoin d’eau, j’ai voulu seulement me mettre en sécurité.” --- “Mais je dois te tuer.” dit ‘Omar. --- “Tu m’as promis la sécurité.” dit l’homme. --- “Tu mens.” dit ‘Omar. Anas Ibn Malek et Al-Ahnaf firent remarquer à ‘Omar que l’homme avait raison et qu’il lui avait promis la sécurité.” ‘Omar dit à Al-Hourmouzân : “Tu m’as dupé et, par Allah, je ne peux être dupé que par un Musulman.” Al-Hourmouzân déclara alors son entrée en islam.

 ‘Omar avait été dur envers lui pour le pousser à embrasser l’Islam. Il se préoccupait beaucoup de cette manie des Perses de faire défaut à leurs traités et à leurs serments.
 

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